Friday Artist Feature: Zaïa Bernard

Illustration: Rue 1- passante

We love to do Friday Art Features here at Pedestrian Space, featuring artists from around the world whose work often includes themes of urbanism and mobility.

This Friday, we are excited to feature Zaïa – Bernard, a Paris-based artist, actor and comedian.

Interview with Zaïa Bernard for Pedestrian Space

(French version below)

What various forms of art do you work with?

I paint canvases on frames (for exhibition) but also on any other materials (wood, fabric, etc.). To illustrate my texts (poetry, dialogues, sketches) I also create sketches or cartoons or even flyers for shows or promotions. 

Recently, I was asked to illustrate a documentation for the SED (Ehlers Danlos Syndrome) in order to create awareness about the mobility of handicapped people in public space, whether it is transport or public places.

Illustration: Handicap Escalier

 What mediums do you work with for your art?

It all depends on whether I am following my inspiration or responding to a request. 

In general, I like to mix materials and tools: brushes and knives, charcoal and acrylic, etc. My creativity takes precedence over the technique which must follow my inspiration.

My drawings often serve as an illustration of my poetry or my view of current events with a quirky side that de-dramatizes daily life. They are generally small formats (type A4)

My paintings on frame are more imposing in size and spontaneous, they are the expression of my true sensitivity.

Does Paris inspire your work in any way?

I don’t see my creative work in these terms because it is more the people that inspire me than the places. In fact, when I was young I did a lot of portraits. And even if in the absolute everything can inspire me, I do not provoke inspiration, it is it which invites itself to my table and I welcome with benevolence all that my imagination proposes to me.

Illustration: Agora folie

How would you describe your style?  

When it comes to paintings my style is rather abstract, when it comes to sketches it is rather figurative , it depends on the story I am telling. I am very unacademic and I can change my style from one painting to another, while keeping my style.

My style is a very orderly mess.

Why do you focus on certain motifs in your work – for example, I see a lot of public transportation (which I love as an artistic focus).  Why do you focus on this and other related themes (walking, biking, etc.) in your work?

It’s the people who take public transport (bus, metro…) who interest me. Everything begins with the people. It’s funny to think that they have nothing to do with each other but that they are forced to spend a moment together. I observe them. I invent a life for them, a story, sometimes I match them. It’s fun. In any case, it amuses me. I photograph them in my head and then I reproduce them, sometimes a few days later. Each one is unique and appearances are deceiving.

Illustration: Bus, Les Transportes

When did you start to be interested in these themes of mobility and urban space in art?

I became interested in urban space when I had to take transportation to work. We are so dependent on them when we don’t work near our home. When you are very punctual like I am, you are afraid of the imponderables: delays, strikes. I have in my memory a few bitter strikes where I walked more than an hour to get back home in the coldest winter. This underlines the impact that these transports have on our daily life.

Illustration; Metro, Telle Marilyn

How do you get around the city and what is your preferred mode? 

I have no sense of direction, I’m a real “walking disaster”, so the most convenient for me is the subway or the bus after having studied my itinerary well! I think that there is nobody worse than me; my mind is like my paintings: very clear from far away but at the same time very confused up close.

Do you often make sketches when you are in the subway or the bus?

I visually photograph elements of a scene that I store in a corner of my head and then transcribe them from memory. I don’t have a sense of direction, but I have a very good visual memory.

What do you think about how walkability could be improved in Paris?

There is a lot of work going on right now because of the upcoming 2024 Olympics in Paris, so it is prudent to wait! Parisian pedestrians feel they can’t walk anymore and cars can’t drive! One main reason for this is that the street is divided into four: the bike lane, the bus lane, the pedestrians and the cars … there is no runway yet but let’s not despair we are only in 2022. I forgot to tell you that I am also a comedian and actor!

Visit online @zaia_bernard/ & at her online gallery at https://www.galerie-com.com/artiste/zaia-expo/

En français

D’où venez-vous et où vivez-vous actuellement ?

Je suis née à Paris (France) et j’y habite encore aujourd’hui au 8ème étage d’un immeuble proche de l’héliport de Paris et non loin de la tour aux figures de Dubuffet (https://tourauxfigures.hauts-de-seine.fr/).

Quels types de peintures et dessins artistiques pratiquez-vous ?

Je peins des toiles sur châssis (pour exposition) mais aussi sur n’importe quel autre support (bois, tissu, …). Pour illustrer mes textes (poésie, dialogues, sketchs…), je réalise aussi des croquis ou cartoons voire aussi des flyers de spectacles ou promotionnels.

Récemment, j’ai été sollicitée pour illustrer une documentation pour la SED (Syndrome d’Ehlers Danlos), afin de sensibiliser les gens à la mobilité des personnes handicapées dans l’espace public, qu’il s’agisse des transports ou des lieux publics .

Illustration: Traffic

Avec quels moyens d’expression travaillez-vous ?

Tout dépend si je suis mon inspiration ou si je réponds à une demande.
En général j’aime mélanger et les matières et les outils : pinceaux et couteaux, fusain et acrylique, etc … Ma créativité prime sur la technique qui doit suivre mon inspiration.

Mes dessins servent souvent d’illustration à ma poésie ou mon regard sur l’actualité avec un côté décalé qui dédramatise le quotidien. Ce sont en général des petits formats (type A4).

Mes peintures sur châssis sont plus imposantes en taille et spontanées, elles sont l’expression de ma vraie sensibilité .

Illustration: Banc public

Est-ce que Paris inspire votre travail de quelque manière que ce soit (ou d’autres villes) ?

Ce n’est pas en ces termes que je situe mon travail créatif car ce sont plus les gens qui m’inspirent que les lieux. D’ailleurs dans ma jeunesse je faisais surtout beaucoup de portraits. Et même si dans l’absolu tout peut m’inspirer, je ne provoque pas l’inspiration, c’est elle qui s’invite à ma table et j’accueille avec bienveillance tout ce que mon imagination me propose .

Comment décririez-vous votre style ?  

Quand il s’agit de toiles mon style est plutôt abstrait , quand il s’agit de croquis c’est plutôt du figuratif ., ça dépend de l’histoire que je raconte. Je suis très peu académique et je peux d’une toile à l’autre, tout en conservant ma patte, changer de style.

Ma patte étant un fouillis très ordonné.

Illustration: Velo

Pourquoi vous concentrez-vous sur certains motifs dans votre travail – par exemple, je vois beaucoup de transports publics (que j’adore en tant que centre d’intérêt artistique).  Pourquoi vous concentrez-vous sur ce thème et d’autres thèmes connexes (marche, vélo, etc.) dans votre travail ?

Ce sont les gens qui prennent les transports publics (bus, métro, …) qui m’intéressent, tout part des gens. C’est drôle de penser qu’ils n’ont rien à voir les uns avec les autres mais qu’ils sont contraints de passer un moment ensemble. Je les observe. Je leur invente une vie, une histoire, parfois je les apparie. C’est amusant. En tout cas ça m’amuse… Je les photographie dans ma tête et je les reproduis ensuite, parfois quelques jours après. Chacun est unique et les apparences sont trompeuses.

Quand avez-vous commencé à vous intéresser à ces thèmes de la mobilité et de l’espace urbain dans l’art ?

Je me suis intéressée à l’espace urbain lorsque j’ai dû prendre les transports pour aller travailler. On est tellement dépendant d’eux quand on ne travaille pas à proximité de son domicile. Quand on est très ponctuelle comme je le suis, on appréhende les impondérables : retards, grèves …. J’ai en mémoire quelques grèves cuisantes où je marchais plus d’une heure pour regagner mon domicile au plus froid de l’hiver. Cela souligne l’impact que ces transports ont sur notre vie quotidienne.

Illustration: Metro

Comment vous déplacez-vous dans la ville et quel est votre mode préféré ?  (à pied, à vélo, en bus, en tramway, en métro, en taxi, en voiture, etc.)

Joker !

Il faut savoir que je n’ai aucun sens de l’orientation, je suis une vraie « catastrophe ambulante », alors le plus commode pour moi c’est le métro ou le bus après avoir bien étudié mon itinéraire aller – retour ! Je crois qu’il n’y a pas pire que moi, mon esprit ressemble à mes tableaux : très net de loin mais en même temps très confus de près.

Faites-vous souvent des croquis lorsque vous êtes dans le métro ou le bus ?

Je photographie visuellement des éléments de scène que je stocke dans un coin de ma tête et ensuite je les retranscris de mémoire. Si je n’ai pas le sens de l’orientation, j’ai cependant une très bonne mémoire visuelle.

Illustration, Banc Public

Que pensez-vous de la façon dont la marchabilité pourrait être améliorée à Paris ?

Il y a énormément de travaux en ce moment du fait des prochains JO 2024 à Paris, il est donc prudent d’attendre ! Les piétons parisiens ont le sentiment de ne plus pouvoir marcher et les voitures de ne plus pouvoir rouler ! Une raison essentielle à cela, la rue se divise en quatre : la piste cyclable, le couloir de bus, les piétons et les voitures … il n’y a pas encore de piste d’atterrissage mais ne désespérons pas nous ne sommes qu’en 2022 . J’ai oublié de vous dire que je suis également aussi humoriste et comédienne!

Illustration. La pluie en 3 tableaux